« Equipe de direction incomplète pendant plus d’un mois, suspension de 3 surveillants, situation de débordements, début d’incendie volontaire, mouvements de foule et piétinements, cas d’attouchement entre élèves, agressions verbale et physique contre élèves et enseignants, élèves urinant dans la cour et les couloirs, crachat sur la CPE, dégradations matérielles », voilà quelques uns des problèmes cités par les enseignants du collège Janusz Korczak de Limeil-Brévannes dans la lettre qu’ils ont adressée à la rectrice de Créteil, Béatrice Gille, en décembre dernier.
Pour marquer le coup, l’équipe, qui a déjà exercé son droit de retrait un jour cet automne, a déposé un préavis de grève pour ce jeudi 5 janvier afin de réclamer un diagnostic sécurité par les équipes mobiles de sécurité (EMS) du rectorat et par la Mission de prévention et de lutte contre les violences en milieu scolaire, la création en urgence d’un deuxième poste de Conseillère principale d’éducation (CPE) et des assistants d’éducation supplémentaires. Les parents d’élèves sont également mobilisés et prévoyaient de manifester ce matin devant les grilles du collège.
« Les professeurs ne sont plus des enseignants tels que leurs missions statutaires le précisent : pour pallier le manque de personnels de vie scolaire, ils sont occasionnellement devenus des surveillants ; pour remédier rapidement à la recrudescence des incivilités ou incidents dans l’établissement, ils se sont transformés en standardistes pour prendre contact avec les parents ; ils multiplient les équipes d’ESS, les commissions éducatives ou conseils de discipline devenus pléthore car la direction, l’équipe de vie scolaire et l’équipe pédagogique n’ont plus les moyens humains d’effectuer de la prévention avec ces élèves », déplorent les enseignants, qui sont d’autant plus en colère qu’ils rappellent que « la reconquête de la réputation du collège Korczak débutée il y a de cela huit ans a été longue et laborieuse« .
Après une série de courriers à l’Inspection et au rectorat, les parents en appellent au ministre de l’Education nationale, à qui ils ont écrit en ce début d’année. « Nous sommes identifiés en REP depuis 2 ans et en catégorie 4 depuis cette rentrée 2016. Malgré cela et les appels au secours des enseignants, de la direction, et des parents d’élèves, malgré 2 audiences avec les services de la DASEN du Val-de-Marne, nous n’avons aucune réponse aux demandes légitimes concernant le manque de sécurité et le nombre grandissant d’incivilités depuis la rentrée. Les non-réponses que la DASEN, et pire, de la rectrice, engendrent non seulement une escalade des violences, mais aussi la banalisation des incivilités. Plus de 125 déclarations d’incidents ont été répertoriées depuis la rentrée, et toutes n’ont pas pu être comptabilisées !!! Nous vous demandons donc directement de nous aider. Idéalement en venant nous voir comme vous avez pu le faire à d’autres endroits, mais aussi en demandant à vos services de suivre le dossier et de mettre quelques moyens nécessaires complémentaires (nous ne demandons qu’un deuxième CPE avec quelques renforts d’AED). Vous faites des déclarations, vous mettez des moyens, mais nous ne pouvons en bénéficier car la direction ne veut pas entendre ni comprendre l’urgence. Les enseignants ont déjà utiliser leur droit de retrait, ils en sont maintenant à faire grève », indiquent les parents d’élèves de manière unanime (GIPE, FCPE et PEEP).
Pour relayer les demandes des parents et des enseignants, le sénateur LR Christian Cambon a également déposé une question écrite au gouvernement, publiée ce jeudi 5 janvier au Journal officiel, rappelant les sept conseils de discipline et les 125 rapports posés en trois mois au collège.
http://94.citoyens.com/2017/violences-au-college-janusz-korczak-de-limeil-brevannes-parents-et-enseignants-nen-peuvent-plus,05-01-2017.html