u bout du fil, les enseignants se montrent particulièrement touchés. « Franchement c'est rare que des parents nous soutiennent à ce point, je pense que c'est parce qu'ils ont bien compris tous les enjeux qu'il y a derrière », s'émeut l'une d'entre eux.
Hier à 7 h 45, des parents d'élèves ont bloqué l'entrée du collège Korczak. Depuis la semaine dernière, les cours sont perturbés dans cet établissement classé en éducation prioritaire. Les professeurs réclament, après 125 incidents et sept conseils de discipline depuis le début de l'année, le renfort d'un CPE et de deux surveillants supplémentaires. Lors d'une assemblée générale tenue mardi soir, ils avaient décidé de soutenir les professeurs avec cette action matinale. « Les parents étaient informés donc peu d'élèves sont venus, raconte Delphine Borgna, représentante FCPE. Nous en avons laissé rentrer une bonne vingtaine (NDLR : sur plus de 630) qui ne pouvait pas faire autrement. Pour le reste, nous avons surtout informé leurs parents qui souhaitaient comprendre le mouvement. Ils ont un peu grogné mais ils sont solidaires. Ils sont bien conscients que nous faisons face à un vrai problème. »
Tant qu'il n'y a pas d'annonce du rectorat, les parents affirment qu'ils continueront leur mouvement. Ils bloqueront donc à nouveau le collège aujourd'hui et, en fonction de la situation, se rassembleront à 18 heures devant le rectorat. Pour exprimer leur soutien au mouvement, la sénatrice Laurence Cohen et le président (PCF) du conseil département, Christian Favier, ont envoyé hier une lettre conjointe à la rectrice d'académie.
Si parents ou profs ont une impression d'abandon, le rectorat assurait hier soir qu'il n'en est rien et que « dès lundi, des équipes mobiles de sécurité interviendront deux demi-journées par semaine en soutien pour accompagner les équipes [en place], et rechercher des solutions. » Il ajoute que sur les 125 incidents rapportés par les profs, il n'a reçu que trois signalements depuis septembre. Une rencontre pour faire le bilan est prévue à la fin du mois. Et en mars -- au moment où sont décidés les moyens, sera examinée la demande d'un CPE supplémentaire.
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